Pascaline Viraben, la matière à l’origine de la création
Faire de la matière une source d’inspiration ? La décliner à la fois dans la bijouterie et la maroquinerie ? La créatrice Pascaline Viraben nous livre ici son parcours artistique et son savoir-faire. Récit d’une approche étonnante.
Fascinée par le travail de la matière, la créatrice rêve de devenir styliste.
Après des études en arts appliqués à l’École Duperré, où ses matériaux de prédilection sont le cuir et le métal, Pascaline se dirige d’abord vers une carrière davantage orientée arts plastiques, en rejoignant l’Atelier Montex, la maison d’art de broderie appartenant au groupe des Métiers d’Art de Chanel depuis 2011. Un travail artistique qui l’amène à travailler à partir de nombreux matériaux, comme le cuir, le métal, le plastique, le tissu, et bien sûr la broderie, pour réaliser des pièces de décoration d’architecture d’intérieur. La créatrice réalise des modules déclinés en 2D ou 3D, et les multiplie pour en faire des tableaux ou cloisons brodés.
Puis, elle devient responsable de création pour la filiale Orient Express. Elle dessine des articles d’art de voyager, de vivre, du mobilier (sac en cuir, service à café en faïence, …) qui seront ensuite confiés aux mains d’artisans d’art triés sur le volet pour les concevoir et créer une scène de vie contemporaine, rendant ainsi hommage à l’histoire de l’Orient express. Une collection qui sera exposée à la Fiac en 2016.
La décision de se lancer, fruit d’une confiance donnée
La confiance qui lui est donnée dans son travail la pousse un jour à se lancer… Pascaline veut revenir vers le travail en atelier et le rapport à la matière. Elle décide de créer désormais sous sa propre marque éponyme, « Pascaline Viraben ».
Pascaline Viraben dans son atelier ©pascaline_viraben
Ses créations sont conçues dans leur globalité. Les fermoirs sont intégralement pensés dans l’objet, que ce soit en bijouterie ou en maroquinerie. Ce sont des objets articulés.
Boucles d’oreilles parallèles ©pascaline_viraben
Ses deux matériaux de prédilection, le cuir et le métal, se retrouvent dans son travail tant de maroquinerie que de bijouterie. Ces deux approches créatives se nourrissent l’une de l’autre et fonctionnent parfaitement en symbiose. Le jeu d’échelle intéresse tout particulièrement la créatrice, qui bascule aisément de l’une à l’autre. L’échelle du bijou est exigeante et minutieuse, celle de la maroquinerie est plus large et méditative…
Le colier doucle cercle et le sac boîte de Pascaline Viraben ©pascaline_viraben
Pourquoi dissocier l’esthétique du pratique ?
Sensible au style Bauhaus et Arts déco, Pascaline intègre tant l’aspect utilitaire qu’esthétique dans la conception de ses créations. Des objets simples, minimalistes, sans fioritures, aux formes géométriques et aux lignes pures, qui habillent instantanément.
En maroquinerie, la créatrice utilise la technique de la teinture tranche à chaud. Un savoir-faire qui prend du temps pour travailler les finitions des tranches de cuir. Ses cuirs ne sont pas doublés, la couture et la croute de cuir sont rendus visibles. Pascaline a recours à la machine à coudre, une technique de couture imitant la couture main et offrant une grande résistance dans le temps.
En bijouterie, Pascaline associe la technique artisanale à la technique de découpe laser, apprise dans le design, et met en forme au marteau.
Son processus créatif ne passe pas forcément par le dessin. « L’origine de mes créations, c’est la matière ».
Des créations que vous retrouverez sur Kreamondo.
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