TIKI Brighton – Le plastique, c’est (encore parfois) fantastique !
Des bijoux en résine aux motifs géométriques, une esthétique vintage qui rappelle différentes époques et notamment les années rockabilly, c’est TIKI Brighton ! Rencontre depuis Brighton avec sa créatrice Cécile Gilbert !
Kreamondo : Pourquoi TIKI ?
Cécile Gilbert : C’est clairement un clin d’oeil au Tiki style des années 50. Tiki c’est la Nouvelle-Zélande, les bijoux en Bakélite, les années rockabilly ! Mon inspiration est intiment liée à la Bakélite ancienne. Puis, je voulais un nom de marque prononçable dans toutes les langues, un nom qui puisse représenter mon travail. Dans les années 50, il y avait les bars et clubs Tiki, c’était le style de l’époque avec les bijoux en faux ivoire et les décors en faux bambou.
Ça fait maintenant 10 ans que vous avez lancé votre marque, pourriez-vous revenir sur le début cette aventure ? À quel moment vous êtes vous dit, je me lance ?
En Angleterre, c’est assez facile de toucher à tout. J’ai toujours eu un intérêt pour le plastique ancien, et j’ai d’ailleurs pris des cours du soir pour apprendre à travailler le plastique liquide et à expérimenter avec ce matériau. J’ai voulu recréer les bracelets en Bakélite. J’ai suivi cette formation 3 fois et j’ai appris à fabriquer avec la résine, à créer les pièces originelles, les matrices, à les mouler jusqu’à parvenir à finaliser une pièce … Puis je suis tombée enceinte et j’ai dû arrêter. Ce matériau reste assez toxique au moment de la manipulation. Entre temps, j’ai commencé à faire des bijoux avec des vieux vinyles. Mon mari et moi, on était DJ donc on avait plein de disques à la maison ! J’ai finalement déposé ma marque en 2012. Depuis je crée uniquement des bijoux mélangeant la résine et l’argent. Mes pièces ont un style à la fois contemporain et vintage.
Pourquoi le choix de ce matériau, la résine polyester ?
Je crois que ça vient de l’enfance, je suis née dans les années 70 et à l’époque le plastique c’était autre chose qu’aujourd’hui…Quand je vois les objets en plastique de ces années là, j’ai une sorte de nostalgie et d’amour pour ces objets. Petite, dans notre appartement, les lampes étaient en plastique et la table à manger en formica. C’était tout une esthétique !
Objets en plastique ©Cécile Gilbert
Le choix de ce matériau, n’est-il pas un peu à contre-courant ? Aujourd’hui, il est essentiellement associé à la pollution et très rarement à une esthétique…
À l’origine, le plastique était un matériau résistant qui était fait pour durer. Or avec la production et la consommation qui se sont massifiées encore davantage, la qualité du plastique en a pâti et est devenu un matériau moins résistant et plus du tout associé au durable bien au contraire. C’est la gourmandise capitaliste qui a contribué au déclin de ce matériau. Avant il y avait une certaine esthétique, c’était un matériau associé au design.
Aujourd’hui, le plastique a une tellement mauvaise réputation et sa qualité est souvent très médiocre … La réputation associée au plastique et à sa qualité est à l’opposé de mes bijoux. Mes pièces sont très résistantes et mes bijoux sont des bijoux pour la vie, intemporels, ils sont là pour traverser les tendances. Mes pièces offrent un look adaptable à différents styles. La résine que j’utilise est une résine de qualité.
Quand on touche mes bijoux, on sent le fait main. Les pièces sont très tactiles, légères et agréables à porter. Chaque pièce est unique par ses formes, ses lignes irrégulières…
Les bijoux Tiki ©Cécile Gilbert
Qu’est ce que Brighton vous apporte en terme d’inspiration ?
Brighton, c’est un endroit formidable. C’est une ville mais qui donne l’impression d’un grand village au bord de mer avec beaucoup de culture et une réputation profondément artistique ! Il y a une scène de créateurs incroyable. Depuis les années 70, chaque année en mai à Brighton, il y a un festival d’artistes qui se nomme The Artists Open House Festival, inspiré par celui qui se faisait à San Francisco. Pendant 3 semaines, les habitants de Brighton ouvrent leurs maisons et organisent leur maison en lieu d’exposition en invitant des créateurs. C’est très populaire, on y rencontre beaucoup de gens et cela permet aux créateurs d’avoir une exposition locale.
Brighton ©Cécile Gilbert
Brighton Village ©Elle
Brighton est aussi associé à la scène culturelle et musicale des Mods et des Rockeurs et à leurs confrontations. Notamment lors de leurs fameuses bagarres sur la plage de Brighton qui avait fait parler d’eux !
Est-ce que vous faîtes un lien entre vos créations et à la musique ?
L’esthétique des pochettes de disques m’a sans doute plus influencée que la musique elle-même.
Comment travaillez-vous ?
J’ai mon atelier chez moi dans ma véranda. J’entame ma journée par une grosse marche dans les collines Les South Downs. Nous vivons juste à côté. Je passe beaucoup de temps assise, à poncer. La marche fait beaucoup de bien à mes pauvres épaules. Après ma promenade, je peux enfin commencer ma journée à mouler, poncer, créer !
atelier de Tiki ©Cécile Gilbert
Quels sont vos nouveaux projets ?
Je travaille sur de nouvelles pièces, des longs colliers et des grosses broches. Je vais exposer prochainement dans un joli quartier de Londres à Highgate et bientôt au Yorkshire Sculpture Park où je vais pouvoir présenter une vingtaine de pièces entre Avril et Octobre.
J’ai également une sélection de bijoux à Charleston House. Cette maison appartenait à Vanessa Bell, la soeur de Virginia Wolf, qui était peintre. La maison est entièrement peinte et décorée. Le Bloomsbury Group, ce groupe d’intellectuels, d’artistes britanniques du début du 20ème siècle, se réunissait dans ce cottage au milieu de nulle part et créaient. C’était un peu les hippies avant les hippies.
Charleston house est devenue un musée et je suis ravie d’avoir été sélectionnée pour être exposée dans la boutique de ce musée !
Portrait de Cécile Gilbert ©Cécile Gilbert
Retrouvez les créations de Tiki Brighton sur Kreamondo !
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour publier un commentaire.